Légende

La guerre gronde. L’armée ennemie avance. Bientôt, elle marchera sur Dros Delnoch, la grande forteresse.

Il faut tout faire pour les empêcher de passer.

Même si, chacun le sait, face à un tel adversaire, la forteresse tombera.

Seule la mort les attend.

Alors pourquoi être là ? Pourquoi résister ? Pourquoi tant de peur, d’attente, de douleurs, de sacrifices, de sang ? Pour la beauté du geste ? Pour se sentir exister ? Pour être homme ?

Parce qu’il le faut. Tout simplement.

Même si rien ne sera donné.

Et cette Légende, qui est-elle ? Un ancien héros, Druss, dont l’aura apporte l’espoir. Mais ce vieux guerrier se moquant de la mort n’est-il pas déjà loin des gestes héroïques et des victoires miraculeuses ?

L’intelligence du roman est de ne pas commencer par Druss, loin s’en faut. Rek, l’homme couard. Virae, la guerrière impudente. Les prêtres guerriers. Le pauvre paysan, soldat par la force des choses. Un caléidoscope d’êtres et de regards qui nous font rentrer dans ce moment précis. Défendre la forteresse.

Ni complaisance morbide, ni présentation aseptisée, la guerre est à nos portes et il va falloir la vivre.

Une fantaisie héroïque classique mais efficace.

GEMMELL David, Légende, Bragelonne, Milady, 2008.

Lecture d’un extrait :